ULB

Quand j’ai été chargé de l’importante mission de rendre en main propre le mémoiré de ma soeur cet été, j’ai eu un choc en arrivant dans le bâtiment B (Faculté de philosophie et lettres). Se peut-​il que ce taudis soit un lieu d’enseignement d’une capitale européenne du XXIème siècle ??
Un peu désoeuvrée, je demandai à ma poète de soeur à quoi avait ressemblé son année d’étude dans ce lieu… Voici mot pour mot, la retranscription de sa réponse:
«Il faut se le dire, lorsqu’on entre dans l’enceinte ouverte de l’ULB, on n’est pas au bout de ses surprises.
Bien sûr on s’y perd, bien sûr les points cardinaux y sont bouleversés, bien sûr un bâtiment moderne, clinquant et blanc côtoie un bâtiment gris immense et ancien.
La biblothèque d’accord. Les „dojo“ ok. Les amphis de 500 places, oui aussi. Les labyrintes, déjà vu.
Mais la bâtiment D!!!
Déjà, il faut y arriver.
Donc après s’être perdu une bonne dizaine de fois, on né rate plus la ruelle, la deuxième à gauche en partant de la rue principale et en descendant.
Dans la ruelle, on traverse les préfabriqués, on passé devant une scierie (?)-quoi de plus normal dans une université– à des immeubles peut-​être d’habitation, puis dans la descente, l’entrée… de derrière.
Alors on y est, dans le bâtiment D.
Quel étage?
Il y en a 11, accrochez-​vous.
Au choix, 3 ascenseurs, en travaux perpetuels avec un revêtement mural du meilleur goût: une charmante moquette type année 80 dans les tons mauves, vert reseda et tutti quanti.
Avec un peu de chance, vous êtes peu nombreux et allez au même étage, sinon vous êtes bons pour un interminable et joyeux transport en commun.
Soyez certain de votre étage, tous les paliers se ressemblent.
Alors en avril, mai ou juin, passé encore, mais le 20 novembre ou le 8 février, la lumière et l’ambiance blafardes vous ferez croire qu’il n’existe plus de musique sur terre…
11e étage, terminus.
Un peu de lumière naturelle, enfin.
Passez la porte du département de sciences de l’information et de la communication et un long couloir récent s’étend à perte de vue. Fini Shinning, plus de moquette, du linoléum maintenant.
Et des portes, à perte de vue.
D’une ambiance glauque à l’autre, il n’y a qu’un pas… et onze étages.
Etudiez, étudiez mais surtout sachez où vous allez.»