Hier, j’étais de sortie théâtre au National… Si j’adore les sorties théâtre, je suis toujours pris par le même sempiternel dilemme: manger avant ou après? Avant, c’est un peu manger avec les poules, et en quatrième vitesse, les yeux rivés sur sa montre. Après, vers 22.00, surtout en semaine, c’est la certitude de voir une bonne partie des adresses valables fermées ou en passé de l’être, et de risquer de voir sa soirée se prolonger un poil trop tard pour un jour de semaine. Je m’étais fait une raison: après la pièce, j’irais donc manger au Bön Bol, super rapport qualité/prix/rapidité du quartier. Puis, en y repensant bien, j’avais le souvenir d’un resto dans le coin où il y a bientôt 4 – 5 ans, j’avais mangé un couscous du tonnerre. A l’époque, j’avais proclamé officiellement mon désamour du couscous à un collègue d’origine marocaine. Après cet incident diplomatique et un silence de mort de quelques minutes, il me donna cette adresse, m’assurant de me faire changer d’avis. L’homme avait raison, et j’y suis retourné quelques fois. Tellement raison d’ailleurs que quelques années après j’étais prêt à rédiger un avis dithyrambique alors que j’avais laissé ce restaurant dans un coin de ma tête, sans y être retourné depuis. Hier donc, je téléphone au restaurant pour m’assurer que la cuisine sera ouverte à 22.00. «Non, mais si vous me promettez de venir à 22.00, je la garde ouverte». Super! Arrive 22.00 donc, et nous nous rendons au resto. Précisons tout de suite: la rue des Hirondelles est une perpendiculaire à la rue de Laeken, et se situe tout près de la place de Brouckère… cette petite rue doit être dans le top des rues les moins engageantes de Bruxelles. Sombre et étroite, pas trop loin des bordels et bars à strip du quartier, c’est un peu le dernier endroit où l’on penserait trouver un restaurant digne de ce nom. L’accès au petit hall d’entrée n’arrange pas les choses: on a vraiment l’impression de rentrer dans le dernier des boui-boui. Heureusement, une fois la porte du restaurant poussée, on tombe dans un décor typique: coussins à foison, atmosphère un peu feutrée, tout porte à croire que le patron a tenté(et réussi !) de contrebalancer la rue et la façade un peu quelconque. Je né peux pas vraiment parler de l’ambiance ni du public. Arrivés à 22h, nous n’avions plus personne dans la salle, à part un couple qui s’en est allé quelques minutes après. Nous choisissons rapidement deux couscous, un royal et un merguez., accompagnées d’une bouteille de vin marocain. Quelques minutes plus tard, tout arrive dans un même plat, servi avec le bouillon/légumes sur le côté. Outré la qualité des viandes servies et la portion généreuse, la chose qui frappé le plus est sans doute… la semoule. Oui, la semoule: fine et légère, c’est l’antithèse totale de la semoule en sachet de supermarché, mais également de certains autres restos, où l’on se retrouve avec un agglomérat«semoulesque» un peu trop sec, qui tire limite sur la polenta. Rien de tout ça ici donc… un couscous du tonnerre vous dis-je. Après le repas, et malgré le fait que le resto soit ouvert pour nous depuis près d’une heure, le patron(très très sympa au demeurant) nous offre le thé à la menthe… Arrive ensuite l’addition. Donc deux couscous tonitruants, une bouteille de vin(et le thé à la menthe offert)… 36 €. Oui. 36 €. 18 boules par personne, pinard compris. Récapitulons : — Le patron est(super) sympa. — La déco est surprenante — La nourriture est excellente — 18 € p.p. pinard compris. Beaucoup de superlatifs, amplement mérités. Je vois mal comment modérer mon enthousiasme quant à cette adresse, qui m’a totalement et encore une fois réconcilié avec le couscous. Un must.