Maison des Solidarités d’Empalot

Moi, si j’étais riche, j’emploieais une secrétaire comptable qui m’ouvrirait le courrier et s’occuperait de tous ces affreux papiers que constituent les impôts, les relevés de banque, le loyer, les charges, les déclarations diverses et variées qui se multiplient en gros tas sur mon vieux pupitre incliné.
Quand la pile s’écroule dans un glissement révélateur de mon hostilité à leur endroit, j’entreprends leur tri et leur traitement. Mais, je n’ai aucun talent pour régler certains litiges ou remplir les nombreux formulaires qui me sont adressés.
Handicapée en la matière et sujette à des complications liées à notre bonne mère la CAF, j’ai quelques fois besoin d’aide pour me tirer de mes sales draps.
Le Centre Médico Social du Port-​Saint-​Etienne qui s’occupait jusqu’à cet été des amis de RMI de mon quartier, a déménagé.
A présent il faut aller du côté de la prison Saint-​Michel, dans une rue qu’il m’a bien fallu chercher une demi-​heure sur mon petit vélo.
Personne né semble connaître la rue J.-P. Blanchard dans ce quartier; en outré, elle a perdu sa plaque. Mais, c’est la rue du Collège Emile Zola, et là, tout le monde pourra la situer.
Le Conseil Général a troqué son centre médico social, contre l’enseigne nouvelle de Maison des Solidarités, que l’on devinera au fond d’une cour inutile et vide.
Ici, travaille mon assistante sociale préférée, qui non seulement compétente affiche une douceur et un sourire rassurants quand il s’agit de résoudre quelques démêlés avec l’administration.
Mon assistante sociale, c’est un peu la grande Prêtresse aux soins prodigués à la Maison des Solidarités: à quand un nouvel intitulé pour ce noble métier?