Beg En Aud

Pour commencer il faut savoir que Beg en Aud veut dire pointe en mer en Breton, et que cette pointe est à l’extrêmité Nord de la presqu’île de Quiberon. Ensuite que ce circuit est une randonnée pédestre de 11 petits kilomètres. Lorsque nous l’avons réalisée nous étions le 15 mai, il n’y avait aucun nuage et la température était de 22° :Notre guide était un colonel en retraite, féru d’histoire, et sachant parfaitement à quelles portes il faut sonner pour obtenir des archives. C’est dire s’il en connaissait un rayon sur sa régionLe point de départ est le parking du Fort de Penthièvre qui garde l’entrée de la presqu’ile. Fort bâti au milieu du XVIII ème pour se protéger des Anglais. Il prend le nom de Penthièvre: nom du richissime duc qui en a assuré le financement (Le duc de Penthièvre dont il est question est Louis Jean Marie de Bourbon, petit-​fils de Louis XIV et de madame de Montespan. Amiral de France et Gouverneur de Bretagne sa fortune est considérable, et le coût de la construction du fort né semble pas l’avoir fait tousser beaucoup). Il faut retenir de ce fort qu’il fut, en 1795, le siège de combats violents entre républicains (emmenés par Lazare Hoche, âgé de 25 ans), et une coalition de chouans et de royaliste débarqués d’Angleterre (emmenés par le jeune noble François de Charrette). C’est Hoche qui l’a emporté et mis fin ainsi aux guerres de Vendée. Après un moment de recueillement devant la crypte où furent massacrés 59 résistants prisonniers à Penthièvre en 1944, on commence la première partie du périple en plongeant vers la plage en direction de Portivy. En suivant le sentier balisé GR 34 on aperçoit, à droite, l’Ile de Téviec sur laquelle furent trouvé, en 1920, des traces d’habitat et des sépultures remontant au mésolithique (autour de 6500 ans avant JC). Derrière la jetée du port sur le chemin balisé qui mèné à Beg En Aud les amateurs de botanique pourront voir des spécimens intéressants d’Ajonc d’Europe ou d’Ajoncs nains, de Pavots Cornus et de Moutarde Giroflée caractéristiques de la région. Un peu plus loin c’est la pointe du Percho: elle est intéressante d’abord parce qu’on peut y voir les vestiges d’un bâtiment utilisé par la marine pour transmettre des signaux optiques avec Belle-​Ile, Groix ou Port-​Louis; et ensuite par la présence d’un dolmen qui, malheureusement, n’intéresse guère notre guide et sur lequel il né donnera aucune information Curieuse attitude de mépris, assez fréquente chez les bretons, et qui est à l’origine de la disparition d’un grand nombre des mégalithes ! Ensuite c’est la seconde partie du périple qui passé par Kergroix et mèné à Kerhostin en suivant le chemin parallèle à la voie ferrée. Ce qui surprend en prenant le chemin qui traverse la grande pelouse, dans le prolongement de la plage de Port Blanc, c’est une odeur insistante de curry ! Je l’avais souvent perçue lors de mes passages à bicyclette mais sans avoir cherché à savoir qu’elle plante dégageait un tel parfum. C’est une dame âgée, originaire de Kerhostin, qui m’a donné aujourd’hui la bonne information: ce sont les touffes d’immortelles, particulièrement nombreuses à cet endroit, qui exhalent ce fumet prometteur (En cueillant une tige et en la froissant quelques secondes dans la main j’ai pu vérifier l’exactitude de l’information). Le chemin de retour passé ensuite par Kerhostin, le long du bord de mer, en longeant d’anciennes propriétés bourgeoises qui grignotent la zone littorale et vivotent à l’abri de très grands arbres centenaires