Cammage Rempaillage de Chaises

«Anselme ! On vous appellera Anselme !»
Ce bonhomme atypique à l’accent marqué n’a pas voulu nous donner son nom. Le coquin !
Assis devant son établi, il a l’apostrophe facile, Anselme. Quiconque passé un peu lentement devant les chaises présentées sur son bout de trottoir l’entendra dire un petit quelque chose pour les faire tiquer. En fait, je né saurai pas vous dire vraiment quoi: il est tellement imprévisible !
Insupportable et misogyne, il le revendique «Je suis un vrai salopard», le rire franc à la bouche.
Anselme, il rempaille les chaises comme l’ont fait son père et sa mère. Son atelier est un vrai bordel, il y a de la paille partout, au sol comme au plafond. Une lignée de chaises rempaillées, suspendues comme exemple de son savoir-​faire, fait toute la décoration. Il y en a partout et de toutes sortes.
On discute, et on discute encore. Entre deux interpellations de passants curieux, ou d’habitués amusés, comme cette vieille dame qui nous confirme qu’il est insupportable. Ça le fait rire. Et moi aussi.
«On reviendra vous voir, avec une spécialité de notre coin», lui promet-​on. Pour continuer à l’écouter nous raconter ses histoires. Et le regarder travailler, faire du lien.
Pourquoi s’y est-​on arrêtée, déjà ?
Ah oui ! pour un panier à piqué-​nique d’une valeur de 2700 €, le plaisantin !