Barlok

Bruxelles, tu me surprendras toujours.
Ce n’est pas un secret pour les âmes aventureuses, il est toujours bon d’avoir dans ses amis l’un ou l’autre sérigraphiste bois de la Sainte Vierge ou photographe d’oiseaux morts… des vrais artistes quoi, pas ceux qui tiennent un blog avec les dernières photos de leur ballade en forêt ou cupcake maison.
Voilà donc que mon sérigraphiste se rend à une expo collective au «Barlok» le long du canal. Ni une ni deux, le temps de verser une larme devant le K-​Nal qui n’est plus Libertine mais puputes R&B siliconées, me voilà donc à l’entrée de cet entrepôt/​squat/​repère indé en bord d’eau.
L’entrée gravier et chiottes plein-​air bien crados mèné à une première zone hangar béton et un peu délabrée mais lumineuse comme il faut pour révéler ce qui y est exposé. A droite, une succession de petites salles carrelées vieillottes, à gauche une pièce sombre où sont projetés des courts métrages.
Au fond le hangar s’ouvre véritablement sur le canal, une barque renversée se fait barioler de graffitis, le barbecue fume pour griller des saucisses, les Saison Dupont sont fraîches.
L’ambiance est bérets/​tatouages/​stretchs/​clopes roulées; joyeux bordel, esprit libre, à peine anar’. Ici c’est hype-​no-​hype, tant que c’est pas trop propret. Promis, quand je rentre, je brûle mon petit sac Fjällräven rouge (peut-​être).
Plus tard dans la soirée, on dansera sur du post punk polonais ou du proto rock africain. Peut-​être un performeur tout en latex s’invitera-t-il aussi à pousser quelques cris.
Oui, l’esprit créatif avant-​garde existe encore le long du Canal. Tant qu’un supergroupe immobilier n’aura du moins pas tout racheté pour faire des beaux logements blancs avec des oliviers.